mardi 24 avril 2012

L'irritante traversée de la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua

Durant mes derniers jours au Costa Rica, je me suis demandé comment je devais traverser la frontière avec le Nicaragua. J’ai longuement hésité entre prendre le Ticabus pour le confort et la sécurité, ou  passer par les bus locaux (presque 3 fois moins chères). Après la mauvaise expérience à la frontière Pérou/Equateur, je m’étais dit que je ne ferais aucune économie sur les passages en frontières. Mais vous commencez à me connaître, j’ai bien sûr dérogé à la règle et choisi la solution économique.

Mon blog a beau s’appeler « Break Border : le blog qui va au-delà des frontières », ce n’est pas pour autant que j’affectionne les passages entre les pays au cours de mon voyage. Loin de là. On essaye toujours de vous tromper, de vous arnaquer ou encore de vous voler. Sans parler des problèmes liés aux services migratoires.

Depuis San Jose, j’ai décidé de faire une courte halte à Liberia afin de traverser la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua, très tôt le lendemain matin. La deuxième plus grande ville du pays (tout est relatif avec seulement 40 000 habitants) semble bien plus pimpante et agréable à vivre que la capitale du pays. Les gens y sont bien plus souriant également. Quelques édifices valent le coup d’œil au regard de » leur architecture venue d’un autre Monde. Bref, pas grand-chose à faire mais une belle occasion pour se reposer.



Le réveil sonne à l’aube. En un rien de temps je me prépare et cours vers le terminal de bus de Liberia. Je prends le bus qui part ver la frontière. Dans le véhicule, il n’y a que des nicaraguayens et je suis le seul touriste. Bizarre. Après 1h30 de voyage, le chauffeur m’indique de sortir et me montre le chemin de la migration au Costa Rica. Les formalités de sortie se font en quelques minutes à peine. Je traverse ensuite à long sentier grillagé. Pour un peu, j’ai l’impression de rentrer dans une prison. Je ne manque pas de faire du change avec l’une des dizaines de personnes qui offrent le service. Arrivée à la migration Nicaraguayenne, plusieurs personnes me proposent de vendre le papier  à remplir pour la migration. Je trouve cela bizarre, car cela a toujours été gratuit. Je refuse au premier abord et interpelle les policiers du service migratoire. Ils déclinent tous à me donner ce fichu papier. Qu’est ce que cela peut…

...m’irriter !

Je décide d’en faire à ma tête et continue à patienter dans la file d’attente. Le temps est long, très long. J’ai peur de ne pas passer sans le papier d’immigration et qu’ils me demandent à refaire la queue. Je craque et paye le papier (10 cordobas) de peur. Qu’est ce que cela peut…

...m’énerver !

Je finis par obtenir mon autorisation de sortie sur le territoire Nicaraguayen. Je dois passer un mur bleu pour être officiellement dans le pays. Derrière la grille, le grand choc. Devant des petites baraques de fortune, des dizaines de personnes me hèlent tout en essayant de m’agripper avec leurs mains. On veut me vendre de tout : de la nourriture, de la boisson,  des filles et bien sûr ces...

…vautours de taxi sont toujours là !

Je bouscule un peu tout le monde pour faire ma place et me dirige vers le terminal de bus. Un premier chauffeur, me demande 50 cordobas pour aller jusque Rivas. Soit le prix d’un taxi ! Je lui rétorque : « tu me prends pour un pigeon ? ». Au vue de ça tête, j’ai bien compris que cette expression ne voulait rien dire au Nicaragua (enfin même dans toute l’Amérique Latine, je ne sais pas ce qui m’a pris). Je vais voir un autre bus, bien que des personnes m’aient dit qu’il ne me mènera pas à Rivas.

Quelle bande de menteurs !

Le bus va bien à destination, mais en plus il ne coûte que 20 cordobas. Bref, me voilà dans un beau bus qui a fait des merveilles dans les années 50 aux Etats-Unis, et qui vit sa retraite en Amérique Central. En moins de 40 minutes, je me trouve à Rivas où je prends un taxi pour le port d’embarcation de San Jorge. Je cours sur les 5 dernières minutes pour obtenir le ferry de 10h30 vers l’île d’Ometepe. La frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua, bien qu’éprouvante, n’était pas aussi compliqué que je pouvais l’imaginer. Après une matinée tant agité, je ne peux rester qu’ébahie par le spectacle qui s’offre à moi :


les incroyables volcans d’Ometepe semblant flotter sur le lac Nicaragua.

Coin pratique :
  • Pour vous rendre au Nicaragua depuis le Costa Rica par la frontière de Las Peñas, vous avez deux solutions :

-          Le Ticabus qui vous coûtera 27,30$ que vous partiez de San Jose ou de Liberia du côté du Costa Rica et que vous arriviez à Rivas ou Managua au Nicaragua. Autrement dit, vous payerez le même prix votre trajet Liberia-Rivas que le voyage San Jose-Managua. Une honte !
-          Prendre un bus depuis San Jose (6 heures) ou Liberia (1h30) pour La Cruz/Las Peñas (départ toutes les 45 minutes), respectivement 8$ et 2,80$. Faites les démarches de migration du côté Costa Ricain (aucun problèmes) puis marcher jusque la migration Nicaraguayenne. On vous demandera une taxe d’entrée au Nicaragua de 12$ (obligatoire), puis une taxe d’1$ d’entrée au village (obligatoire) et enfin 5 à 10 cordobas pour obtenir le papier d’immigration (vous pouvez l’avoir gratuit en demandant directement au guichet, mais il faudra forcer un peu). Ensuite vous passez la muraille bleue et vous prenez un taxi (pour San Juan Del Sur) ou un bus pour Rivas ou Managua (respectivement 20 et 70 cordobas, ne vous faites pas arnaquer comme beaucoup vont tenter de le faire).
  • La frontière n’est pas dangereuse du tout et il y a des guichets automatiques pour retirer de l’argent.
  • Comptez entre une et deux heures pour les formalités administratives.
  • Pour ceux qui souhaitent passer une nuit à Liberia : Hostal Guanacaste en face du terminal. 9$ par nuit avec wifi.

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