Alors que rien ne me l’annonçait,
au petit matin, je me réveil avec une fièvre terrible et des douleurs
musculaires qui me font atrocement souffrir. Mon corps semble comme handicapé
et je peine à simplement me mouvoir. Pourtant, aujourd’hui, j’ai rendez-vous
avec un tout nouveau pays le Guatemala. Fidèle à mon esprit de voyageur sans
frontières : je me dirige vers Guatemala Ciudad, malgré sa réputation
sulfureuse. Comme toute maladie se soigne, je décide voyager en dépit de
symptômes inquiétants.
Dans le bus qui me mène au
Guatemala, les heures sont longues. Je n’ai pas pour habitude de me plaindre,
mais pour le coup, la fièvre me ferait presque délirée. Nous arrivons à la
frontière, ou nous devons descendre du véhicule. Pas de file d’attente pour une
fois. Par contre l’ambiance est un peu lourde du côté guatémaltèque. Malgré un
nombre impressionnant de policiers et militaires, on sent que le coin n’est pas
des plus sûres. Et cela ne manque pas. Lorsque je souhaite remonter dans le
véhicule, deux hommes me barrent le chemin demandant mon passeport puis dix
dollars. Ils sont moches et louches. Deux raisons pour m’inquiéter. Je
recherche le regard du conducteur du bus pour savoir si cela est officiel, mais
il ne daigne même pas me jeter un regard explicatif. Je sens qu’il a peur.
C’est alors qu’avec un franc parlé digne de Chuck Norris, je lance un
héroïque :
Vous avez vos
papiers officiels ?
Comme réponse, je reçois un
« vous pouvez passez ». Ouf ! Après seulement avoir mis un pied
dans le bus, le chauffeur ferme la porte et démarre à toute berzingue. Il me
regarde et me dit « Que Dieu te bénisse ». Je lui réponds alors
« Merci pour votre aide, Dieu vous bénira pour votre AIDE ». Le
conducteur me dévisage d’un air débile, me sourit et rétorque « Maman, me
dis toujours que Dieu aide toujours les braves gens ». C’est alors que je
lance une dernière salve (je suis un peu grognon aujourd’hui, sans doute la
fièvre) : « ta mère aurait du plutôt t’apprendre le courage, pauvre
type ». C’est alors que le brave homme a compris, ce que signifiait …
…l’ironie.
Une tentative de vol de passeport
et extorsion d’argent plus tard, me voilà à Guatemala Ciudad. Aux dires des
voyageurs du Monde entier, que j’ai put lire ou rencontrer sur mon chemin,
« il ne faut surtout pas aller dans la capitale du Guatemala ». Il
n’y que des « gens méchants » et à « coup sûr tu te feras
voler dès le premier jour ». Il y a beaucoup de « séquestration, de
viols et de meurtres ». A les entendre, même l’enfer paraît plus
sympathique que Guatemala Ciudad. Comme d’habitude, je fais fis des préjugés et
n’écoute pas les faux voyageurs qui pensent connaître une ville alors qu’ils en
connaissent seulement le terminal de bus ou pire…
…l’on seulement traversé en
taxi !
Je fais connaissance avec ma
nouvelle et première hôte au Guatemala. Elle s’en va vivre en Nouvelle Zelande
et du coup a besoin de faire de nombreux achats. Tel Richard Gere dans Pretty
Woman, je l’accompagne un peu partout dans la ville. J’en profite pour visiter
Guatemala Ciudad et me rend compte que la capitale est plutôt jolie avec ses
quartiers historiques dispersés et quelques monuments impressionnant (dont une
réplique de la Tour Eiffel
en métal acier !). Les habitants se montrent dès plus accueillant et les
touristes sont aux abonnés absents. Bref…
…que demandez de plus ?
Je fais également connaissance
avec la gastronomie locale en me gavant des spécialités vendues dans le marché
couvert du centre de Guatemala Ciudad. Le soir venu, mon hôte me fait connaître
la plupart des bars (contre mon gré, évidemment) de la Zona 1 de la capitale. Je
rencontre de nombreux musiciens et surtout pompiers volontaires. Car oui, la
jeune fille qui me reçoit au sein de sa maison est également pompier
volontaire. Elle me montrera sa passion pour son métier, lorsqu’elle a bondit
de sa voiture (sur une trois voies) pour aller secourir un homme qui s’était
blessé en vélo. Tous les guatémaltèques que je rencontre sont tous plus
sympathiques les uns que les autres. Ils m’ont accueilli royalement.
Mon expérience à Guatemala Ciudad
fut des plus belles. J’ai fait connaissance avec une ville dynamique et
vraiment agréable. Les problèmes de sécurités existent bel et bien. Tous les
habitants vous parleront d’histoires sordides. Pour ma part, je n’ai vu qu’une
capitale avec ses côtés positifs et négatifs…comme beaucoup de grandes villes.
Bref, je ne comprends pas pourquoi les étrangers s’acharnent à craindre,
critiquer et bouder Guatemala Ciudad qui gagne réellement…
…à être connue.
Coin pratique :
- Pour vous rendre à Guatemala Ciudad depuis Santa Ana (El Salvador), il existe un bus direct pour 15$. Plusieurs départs par jours (bien plus pratique que le Tica Bus).
- Renseignez-vous à l’auberge de jeunesse Casa Verde (si vous y logez, le patron vous déposera gratuitement en voiture à la station de bus).
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