Je quitte Bocas del Toro très tôt le matin, en vu de passer la frontière dans la journée entre le Panama et le Costa Rica. Depuis l’embarcadère d’Almirante, je suis le seul à ne pas choisir l’option luxueuse de prendre un taxi jusque la frontière. Quid des aventuriers ? Je prends un bus pour Changuinaola puis un autre pour Guabito. Aucun problème de sécurité n’est à signaler. Par contre les choses se compliquent une fois au poste de frontière panaméen…
L’attente est longue, très
longue. Voilà plus de deux heures que je patiente pour avoir mon tampon de
sortir du territoire panaméen. Il faut dire qu’ils ne sont pas très intelligent
d’avoir placé ceux qui entrent et ceux qui partent du pays dans la même
file…Bref. De plus, il y a une dizaine d’enfants, appartenant à la même
famille, qui n’arrêtent pas de mendier. Une belle leçon d’éducation des parents
que d’envoyer ses gosses de 5 ans à faire la manche… Comme tout vient à qui
sait attendre, je finis par obtenir mon précieux sésame et traverse le vieux
pont faisant office de frontière avec le Costa Rica. On se demande comment il
tient, malgré les camions qui l’empruntent inlassablement…
Je me trouve enfin du côté du
Costa Rica. Petite frayeur avec la dame de l’immigration. Elle me demande les
informations de mon vol retour vers la France. Heureusement ,
j’avais lu cela quelques jours auparavant sur internet. J’avais donc créé un
faux billet d’avion retour vers la
France en reprenant le modèle de celui qui m’a servit à venir
sur le continent sud américain en 2010. C’est un peu fiévreux, que je lui tends
mon papier. Elle le regarde, l’analyse et le lit à haute voix. En me jetant un
dernier regard glacial, elle me dit : « Bienvenue au Costa
Rica ». Ouf ! Cette vieille bique a failli me provoquer une attaque
cardiaque.
Je prends un bus vers Cahuita. Le
trajet est pour le moins compliqué avec mon gros sac sur les jambes. Une fois
arrivée dans le petit village, je retrouve tout le côté désagréable de Bocas del
Toro en version amplifiée. Je ne fais pas trois mètres, que déjà on m’aborde
pour me vendre de la drogue. J’ai vraiment envie de leur faire bouffer leur
poudre pour qu’ils me laissent tranquille. Là aussi, la population est
majoritairement constituée de rastafari parlant un anglais digne de la Jamaïque.
Vu que nous sommes en Semana Santa, les hôtels sont
pleins. Nous nous rabattons sur une maison sentant le shit à plusieurs mètres.
Nous n’avons pas le choix. Cahuita parait fidèle à sa réputation :
dangereux si l’on s’éloigne un peu trop des sentiers battus. De nuit, quelques
rixes à cause de la drogue et l’alcool. De jour, rien à signaler.
Après avoir changé d’hôtel le
lendemain matin, je parts seul pour le parc national de Cahuita. Bonne
nouvelle, le prix d’entrée est gratuit et au Costa Rica, c’est plutôt quelque
chose d’exceptionnel. Seule une donation est demandée. Dans un premier temps,
je longe la longue plage de Playa Blanca. Très familial. Trop. Pour un peu on
se croirait dans un parc d’attraction avec ses tables de piques niques, placées
tous les dix mètres. Les quelques personnes, sur le sentier balisé, se prennent
pour des aventuriers des temps modernes avec leur chaussure de randonnée
fraichement acheté. Un cirque qui fait rire, enfin les premières minutes. Je
décide d’avancer une bonne demi-heure pour me retrouver un peu plus seul. Les
plages qui bordent le parc de Cahuita sont de toutes beautés. Les décors
« cartes postales » s’enchainent pour le plus grand plaisir de tous
mes sens.
Sur le chemin du retour, j’ai
l’agréable surprise de croiser plusieurs animaux. Au-delà, des araignées
terrifiantes et dignes des films d’épouvantes, je fais la rencontre avec deux
sortes de raton laveur. Ils sont occupés à grappiller les restes de nourriture
laissée par les touristes. Quelques mètres plus loin, j’assiste à un véritable ballet d’une dizaine
de singes capucins. Je reste plusieurs dizaines de minutes à les contempler.
Je regagne tranquillement le
village de cahuita. Je reste un peu déçu. Non pas par les paysages et la faune
du site, mais de par sa configuration. Je n’aime pas avoir la sensation d’être
sur des rails comme dans un parc d’attraction. Et puis il faut dire qu’il y a
plus d’américains que de Costa ricains. Niveau authenticité, on repassera donc.
Si tout le pays est ainsi, on ne va pas bien s’entendre…
Point pratique :
Pour traverser la frontière Bocas
del Toro/ Sixaola entre le Panama et le Costa Rica :
1)
Prendre un bus entre Almirante et Changuinaola (1,45$)
2)
Puis prendre un bus entre Changuinaola et Guabito (1$)
3)
Réaliser les formalités migratoires du côté du Panama
et du Costa Rica (de l’autre côté du pont)
4)
Attention ! A l’entrée du territoire du Costa
Rica, on demande une preuve de sortie du territoire (billet de bus ou d’avion).
Vous pouvez faire un faux billet d’avion sur internet.
5)
Prendre un bus depuis Sixaola vers Cahuita (2 heures,
4000 colones) ou Puerto Viejo (1h30, 3300 colones). Bus toutes les heures.
6)
De l’Isla Colon à Cahuita, comptez 6 heures de voyage
en tout (avec les formalités de la migration)
- Même si cela est possible, je vous déconseille de payer en dollars. Le taux utilisé pour la conversion est à votre désavantage.
- A Cahuita, l’auberge meilleure rapport qualité/prix revient à l’hostal Secret Garden ou Shangrila (à côté du terminal de bus). 10$/nuit.
- L’entrée du parc national Cahuita est gratuite ! Il vous est tout de même demandé de faire une donation…
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