Après un tel accident, difficile de faire confiance et de reprendre la mer en cette nouvelle journée. Beaucoup ont abandonné l’idée. Pour ma part, j’ai décidé de jouer le tout pour le tout. Au départ, l’ambiance est lourde et les passagers retiennent leur souffle. On a peur. Heureusement, malgré une violente tempête et des vagues de plusieurs mètres, nous parvenons à Capurgana sain et sauf. Me voici prêt à vivre mes derniers jours en Colombie dans le dernier village avant de rejoindre le Panama.
C’est avec
soulagement que nous abordons le port de Capurgana. Les passagers rient et se
saluent comme si nous venions de passer avec succès l’épreuve de notre vie.
Après un ultime contrôle des militaires (décidemment…), je peux enfin prendre
connaissance des lieux. Capurgana semble être un paisible village bordé par une
belle plage de sable blanc. Bien que timide, les habitants paraissent
chaleureux.
Je me lie d’amitié
avec deux jeunes filles d’Argentine de 21 ans. Tout comme moi, elles sont bien décidées à vivre
une vie nomade comme elles l’entendent. Dès l’après-midi, nous entreprenons une
randonnée vers Sapzurro, un village proche de Capurgana. Pas évident, de
parcourir la montagne luxuriante sous une chaleur accablante et l’accumulation
de la fatigue. Il nous faut pas moins de deux heures pour arriver à
destination. Notre effort est récompensé par un paysage superbe et l’ambiance amorphe
du village. Je reste subjugué par la configuration géographique de l’école
primaire locale. En effet, les enfants
étudient à moins de deux mètres de la plage des caraïbes.
Avec l’une des deux
filles, nous décidons de gravir la colline qui mène à La Miel , un autre petit village
mais cette fois-ci du côté panaméen. L’ascension est plutôt raide, et c’est
plutôt essoufflé que nous arrivons au sommet. Les drapeaux colombiens et
panaméens flottent côte à côte, marquant la frontière invisible entre les deux
pays. Les militaires nous demandent notre passeport. Nous remarquons que des
élèves ont réalisé le même chemin que nous. Cela signifie qu’il n’y a qu’une
école pour deux nationalités différentes. Un exemple à suivre. D’en haut, le
panorama est sur les deux villages est splendide et c’est sans doute l’une des
plus belles frontières d’Amérique Latine.
Après avoir
descendu les 214 marches, nous voilà à La Miel.
Il s’agit ni plus ni moins d’une base militaire panaméenne et
toute la vie locale semble tourner autour de cette activité. Cependant, le
paysage est splendide avec cette plage au sable si blanc et à l’eau d’un bleu
littéralement envoutant. Nous nous y posons quelques dizaines de minutes afin
de savourer l’environnement particulier de ce village isolé.
Le jour suivant,
c’est seul que je parts en expédition. Je me dirige vers la plage d’Aguacate.
Le chemin n’est pas évident. Je cherche ma route à plusieurs reprises et manque
maintes fois de me lacérer la peau sur le sol coupant. Je découvre des paysages
mélancoliques et parfois dramatiques. On est loin du stéréotype des plages
caribéennes. Ici, l’ambiance est dure, presque oppressante avec ces arbres
torturés et les couleurs maussades de la mer.
Je décide de rester
un dernier jour à Capurgana afin de récupérer des forces avant ma traversée
vers le Panama. Il faut dire que le village offre un cadre de vie des plus
relaxants. Ici, les habitants sont loin des problèmes politiques et économiques
mondiales. On profite au jour le jour dans une indolence déconcertante.
Accompagné des
Argentins, je me dirige vers une cascade non loin du village. Nous traversons
un bout de forêt sans manquer de saluer les dizaines de militaires qui gardent
les lieux. Après quelques enjambées, nous découvrons quelques cabanes où les
gens y coulent une vie rurale et prospère. En une dizaine de minutes, nous
arrivons à l’entrée du site. On nous réclame 3000 pesos. Etrange. Nous
négocierons l’entrée à 2000. Et en apercevant la gueule de la cascade, on se
dit que l’on s’est bien fait entubé. Mais bon, autant ne pas ressasser tout au
long de la journée. On se prélasse une bonne heure avant de faire chemin
inverse vers le village.
Les trois jours à
Capurgana furent salvateurs. Un repos nécessaire avant de prendre le cours de
mon voyage vers le Panama. Car de l’autre côté de la frontière, je n’ai aucune
idée de ce qui m’attends. En effet, depuis le premier village panaméen, répondant
au nom de Puerto Obaldia, il n’y a pas de route. Je dois pourtant parcourir
plus de 500
kilomètres pour parvenir à la capitale…
Tout savoir sur la traversée de la frontière entre le Panama et la Colombie! Réaliser le voyage pour moins de 160 euros!
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2 commentaires:
Waw tout ça est vraiment impressionnant ! Je compte prendre la route fin de cette année 2012 et je ne sais pas encore par où commencer mais tu ne fais que confirmer mon envie d'aller explorer l'Amérique du Sud... C'est vraiment incroyable comme voyage. Je te recontacterai sûrement une fois que je préparerai mon voyage. En attendant je lirai attentivement tes articles. Profite bien du voyage ;-)) Caro.
Salut Caro!
Je ne peux que t'encourager de visiter ce superbe continent! Si tu as des suggestions d'itinéraires, je te donnerai mon avis si tu le souhaite :) Bons préaratifs et merci de me lire :)
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