Colombie : Cartagena, l'un des plus beaux témoignages coloniales d'Amérique du Sud

Ce n’est pas la première fois que je me rends à Cartagena. J’y avais séjourné une semaine, il y a de cela 3 années, lorsque j’avais effectué une mission dans une ONG au Panama. Le centre historique m’avait alors paru comme l’un des plus beaux témoignages de l’architecture coloniale en Amérique du Sud. Il n’y avait pas encore beaucoup de touristes étrangers à cette époque. Une chose qui a bien changé à mon retour. Le tourisme de masse a fait son entré dans la ville la plus visitée de Colombie. Pour le meilleur et pour le pire…

Après avoir rencontré mon nouvel hôte au terminal de bus de Cartagena, nous nous rendons à sa maison pour y déposer mes affaires. Ni une, ni deux, nous décidons de partir vers le centre historique pour une petite virée nocturne. En déambulant dans les ruelles, je reste transporté par l’ambiance à la fois mystique et romantique offert par la faible lumière jaunâtre des lampadaires se reflétant sur les murs peint de multiples couleurs. Une admiration de courte durée. A plusieurs reprises, des prostituées au corps à peine voilé  nous hèlent quand ce n’est pas les rabatteurs qui nous tirent par le bras. Partout, les étrangers semblent chercher de la marijuana…Et il n’est pas difficile d’en trouver, puisqu’à tous les coins de rues on en négocie le prix. Les vendeurs se cachent à peine de la forte présence policière déployée. Il n’y a pas de doute, la croissance du tourisme est en train de ronger l’une des plus belles villes de la Colombie…

Le lendemain, je parts seul dans le cœur colonial de Cartagena. Au gré de mes pas, j’en redécouvre son incroyable beauté. Les différents bâtiments et monuments ont traversé les époques sans perdre de leur superbe. A eux seuls, les murs rendent honneur à l’histoire mouvementée de Cartagena. En effet, la ville a connu l’une des premières révoltes fructueuses des esclaves noirs. Je ne me lasse parcourir plusieurs fois les artères de la ville fortifiée. N y découvre toujours, de nouveaux petits détails. L’environnement de Cartagena n’est entaché que par l’insistance insupportable des milliers de vendeurs ambulants…Encore une fois, le résultat négatif du développement touristique.

Le jour suivant, je change de famille. Un jeune homme me reçoit dans sa maison, hébergeant à deux autres colombiens, en l’absence de ses parents. Exit les ballades dans la ville touristique de Cartagena, je vis un nouveau visage de la ville : Bocagrande. Le quartier le plus riche avec ses tours d’habitations démesurées ainsi que ses bars et restaurants branchés. Un air de Miami… On y vient pour boire un verre sur la plage le soir venu. L’ambiance bon chic, bon genre n’est vraiment as ma tasse de thé. Mais bon il faut connaître de tout pour apprécier une ville à sa juste valeur.

Tout comme le parc Tayrona de Santa Marta, Cartagena m’a laissé un gout amer dans la bouche. En seulement trois ans, le tourisme a bien changé des choses, notamment sur le comportement des habitants auprès des étrangers. Alors qu’avant venait me parler par curiosité, aujourd’hui on vient discuter pour me vendre quelque chose en fin de compte. Ma dernière nuit à Cartagena se termine dans un édifice bien extravagant : un monastère !

Coin pratique :

• Pour les petits budgets, préférez  les hôtels dans le quartier du Getsemani (dans le centre mais en dehors des murailles).
• Pour les voyageurs plus aisés, vous aurez le choix entre le centre historique pour une ambiance plus authentique ou Bocagrande, si vous souhaitez séjourner dans un lieu branché et près d’une plage.
• Il est facile de se rendre du centre historique à Bocagrande en prenant l’un des nombreux bus.

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