A mon arrivée, Popayán semble une
ville paisible. Une jeune fille, maman d’un adorable bébé, me souhaite la
bienvenue au terminal de bus et me présente la famille qui a la gentillesse de
me recevoir au sein de son domicile. Pour célébrer l’ « évènement »,
nous nous rendons dans l’un des meilleurs restaurants pour déguster de
délicieuses grillades. L’après-midi venu, nous nous rendons sur la route
principale où un spectaculaire défilé de cheval bat le pavé. Le carnaval
« Blanco y Negro » de Popayán a commencé. Les premiers litres
d’ « aguardiente » coulent déjà à flot. Je fais connaissance
avec de nombreuses personnes et rient beaucoup. Vers minuit nous montons dans
une voiture et nous nous arrêtons à plusieurs endroits pour écouter de la
musique, jusqu’à ce que la police nous chasse à chaque reprise. Bref, une belle
nuit festive qui ne laissait présager en rien le drame du lendemain.
Le jour suivant, je me poste
derrière la porte d’entrée de la maison. Par le hublot, j’aperçois que les rues
sont vides et pourtant, j’entends des cris de douleurs ici et là. Une étrange
poudre blanche semble avoir recouvert les murs de la ville de Popayán. Soudain,
une ombre se profile à l’extérieur. Elle semble vouloir se faire discrète comme
pour amorcer une attaque. Je garde mon calme. Mon hôte me rejoints et me
souffle à l’oreille : « A trois, je vais ouvrir la porte, et nous
allons courir jusqu’au véhicule que tu vois devant toi. Ne t’arrête surtout
pas ». Ma respiration se fait de plus en plus forte. « 1,2
et…3 ! ». Dehors, je vois avec effroi, des dizaines de corps tâchés
de rouge et dont les têtes sont cachées par une texture blanche inconnue. Une
salve nous est tirée au moment de franchir la porte du véhicule. Nous démarrons
en trombe, poursuivit par des assaillants à pieds. Plusieurs bombes nous sont
lancées. Heureusement, elles ne font pas mouche.
Notre véhicule s’arrête devant
une maison où nous attendent six autres personnes armées. Nous les rejoignons
et les saluons. Visiblement, on m’a engrené dans ce qui serait la résistance de
Popayán.
C’est dans une certaine tension
que notre fine équipe avance vers son destin. Armés de sachet de farine, de pistolets à mousses et de bombes à eaux,
nous nous apprêtons à affronter le pire : une semaine de fête furieuse à
Popayán où la raison n’existe plus. Il
me faudra survivre à une première fête sur une place publique où les corps se
déchainent au rythme du DJ ou encore à un concert privé en plein air. Trop de
danse, trop de joie, trop de rire, trop de fraternité, trop de belles
rencontres, trop d’humanité…je finis para craquer.
En faite, le seul risque en
Colombie, c’est de trop vouloir faire la fête ?
Obs : peu de photos en raison
des risques pour l’appareil…désolé !
Coin pratique :
- Le carnaval « Blanco y Negro » de Popayán début le 4 janvier pour se terminer le 10 du même moi. Le carnaval de Pasto (davantage renommé) et celui de Manizales tombent les mêmes jours. Le choix va être dur !
- Si vous souhaitez loger en hôtel, il faut réserver à l’avance. Les billets de bus pour le retour également.
- Pensez à prendre des vieux vêtements, car à la fin du carnaval vous ne les reconnaitrez plus.
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