Pérou : Arequipa, j'ai vécu la fièvre religieuse

L’Amérique Latine est connue et reconnue pour sa forte fervente religieuse. Dans tout le continent, on ne compte plus les références à Dieux entre les milliers d’églises et temples, les phrases saintes écrites sur les véhicules publics ou privés, les T-shirts arborant des slogans ou encore des personnes lisant la Bible à voix haute dans les milieux publics. Mais ce n’est qu’après un an de voyage, que je tombe dans une famille où le fanatisme religieux prime avant tout autre chose. Retour sur une expérience difficile.

L’objectif de cet article n’est pas de porter un jugement sur telle ou telle religion, ni sur la famille qui m’a hébergé. Il s’agit juste de la retranscription de paroles qui m’ont put être dites au cours de cette semaine à Arequipa. Afin d’être totalement impartiale, sachez que la famille qui m’a hébergé est de l’Eglise Protestante Adventiste.

Lorsque j’aperçois pour la première fois ma nouvelle maison, je la trouve belle et spacieuse. De la même manière qu’une maison d’architecte en quelque sorte. Mais en y regardant à deux fois, je me rends compte que la porte est de la même forme que celle d’une église et que toute la bâtisse ressemble étrangement aux lieux de cultes modernes. Mes doutes se montreront véridiques dès le lendemain midi.

Le coup de glas sonne au cours du déjeuner. On me demande frontalement si je crois en Dieux et de quelle église je suis. Commence alors, une attaque de l’ensemble de la famille. La France, en tant que pays laïc, serait à la prise de Satan. Ses habitants, ignares et perdus, participent à la croissance des forces du mal. C’est ce que voulait Lucifer. On parle de moi, comme si je n’étais pas présent. Aux dires de mes convives, je ne serais qu’une brebis galeuse qu’il faut absolument remettre dans le droit chemin. Pour la première fois de mon voyage, j’ai hésité à partir de la maison de ma famille d’accueil sur le champ. Mais je me suis également dis qu’il fallait vivre cette nouvelle expérience humaine jusqu’au bout.

Et je n’ai pas été déçu. Tous les jours on me supplie de lire la Bible à voix haute. Et puisque je refuse à le faire, on me la lit dès que possible. On me force à écouter en boucle la radio évangélique de la région. On me force à entendre des prières. Ils n’ont aucune tolérance, et çà ce point, c’est du manque de respect envers ma personne.

Je déchainerai leur colère en me rendant à la fête d’halloween, qu’il considère comme une ovation à Satan. Pire, j’irai de nuit dans le cimetière principale d’Arequipa. Pour l’occasion, des centaines de personnes se sont déplacés pour vivre un cimetière de nuit. La municipalité a organisé l’évènement avec brio. Les protestations des églises ne s’est pas fait attendre, et des dizaines de fidèles s’étaient rassembler pour clamer leur indignation.

Ma punition fut grande. Le lendemain, on m’a proféré les paroles les plus choquantes de mon voyage. « Si tu ne te confesse pas à Dieux immédiatement, un homme finira par te violer dans la rue et tu changeras de sexe » (autrement dit, d’orientation sexuelle). « Tu ne veux pas finir homo ? Alors entre dans la religion ! ». Je reste abasourdi devant de tels propos. Je ne suis pas sûr que l’on ait osé dire de telles choses, même au temps de l’inquisition. Mon expérience se finira en « beauté », lorsque le jour de mon départ, on entre à 5 heures du matin dans ma chambre et on me demande de faire une prière. Je refuse. La mère se mettra à genoux devant moi, les bras levés vers le ciel, et réalisant une prière digne des meilleures séries B, pendant plus de 30 minutes.

Tous le monde est libre d’avoir une religion et d’en parler. Mais cela, ne devrait jamais se traduire par un harcèlement obsessionnel et continus, et par conséquent, un manque de tolérance et de discernement total. Bref, je m’en souviendrais !

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