Equateur : Guayaquil, une arrivée sous les sourires

Dans le bus qui me mène à Guayaquil, ma première étape en Equateur, les images de ma séquestration à la frontière Péruvienne ne cessent de me revenir. Je ressasse continuellement cette histoire dans ma tête. Je suis à la fois énervé par ce qu’il vient de se passer mais également heureux que le dénouement n’est pas été plus tragique. Après 5 heures de traversée parmi les plantations de bananes équatoriennes, me voici sur le point d’arriver dans la plus grande ville du pays : Guayaquil.

Arrivée au terminal de bus de Guayaquil, fatigué par ma mauvaise expérience à la frontière péruvienne et équatorienne, je n’espère qu’une seule chose : que mes nouveaux hôtes seront au rendez-vous et seront en train de m’attendre. Lorsque je descends du véhicule, je ne vois personne. Cependant, j’aperçois au loin une jeune fille faisant de grands gestes. Je pensais que c’était pour un autre passager. Je m’avance péniblement vers la sortie et là, surprise, la jeune fille ainsi que deux autres personnes brandissent une pancarte portant mon nom. Soulagement. Pas question de se reposer, ils m’emmènent directement à l’université disant qu’ils devaient y passer pour prendre quelques papiers. A l’entrée du bureau de l’association, une trentaine de personnes crient « Bienvenue ! » tout en me servant gâteau et boisson. L’émotion est à son comble. Dans le bus qui me menait à Guayaquil, j’ai pensé à plusieurs reprises qu’il était peut être temps d’arrêter mon voyage, mais lorsque j’ai vu toute cette bonne volonté humaine et ces sourires sans fin, je me suis finalement dit que j’avais encore de nombreuses aventures à vivre.

Les membres de l’ONG AIESEC Guayaquil ont même pensé à m’inviter à une soirée le soir même. Il ne me faut pas le dire deux fois. En dépit, d’un surmenage à son paroxysme, je m’apprête pour sortir en un rien de temps. La fête se déroule dans la maison de l’un des membres de l’association (à l’occasion de son anniversaire). Nous franchissons une première grille blindée avec gardes armés. Et là, je découvre une succession de maisons comme on ‘ne voit que dans les films. L’endroit ressemble aux quartiers de Beverly Hills où se logent les stars du cinéma. Tout simplement impressionnant. D’ailleurs, ce ne sont pas moins de 5 employés qui s’affairent tout au long de la nuit pour servir nourritures fines et cocktails. Pour ma part, je fais connaissance avec de nombreuses personnes et tentent quelques pas de danse. Le cœur n’y est pas vraiment. Il est quand même indécent de se dire que dans une même journée j’ai vécu d’un côté une séquestration, l’humiliation et le vol, et d’un autre côté, un accueil chaleureux et une fête digne de la Jet Set !

Après une nuit méritée, je fais connaissance avec mes deux nouveaux hôtes. Ils sont d’une gentillesse et d’une générosité (impossible de payer le moindre repas ou transport en commun !) incroyable. La maison dispose d’une protection égale à celle d’un président de la république, depuis qu’ils se soient faits cambriolé. Visiblement, cela les a marqués. Après tout ces tumultes, c’est ainsi que mon expérience à Guayaquil débute…

Coin pratique :

• Pour vous rendre à Tumbes au Pérou depuis Trujillo, il existe deux compagnies : El Dorado ou Emtrafesa. On ne voyage que de nuit pour un coût allant de 25 à 45 NS. 11 heures de trajet.
• Pour passer la frontière Pérou/Equateur, prendre un bus CIFA, CIVA ou Ormeños depuis Tumbes ou Piura au Pérou. Ces compagnies s’arrêtent aux frontières (Aguas Verdes et Huaquillas) pour effectuer les formalités douanières. Les prix peuvent aller de 10 à 60 dollars selon votre point de départ et le confort dans le bus.
• Depuis Tumbes, ne prenez en aucun cas un taxi pour passer la frontière.

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