Il y a encore peu
de temps, je me targuais de n’avoir pas rencontré le moindre problème lors de
mon voyage en Amérique Latine. Je ne me suis même jamais senti menacé, de jours
comme de nuits. Pourtant, le 26 novembre 2011, alors que je traversais la frontière
péruvienne/équatorienne, ce jour aurait put être le dernier de ma vie…
Observation :
le présent témoignage n’a pas pour objectif de terroriser les voyageurs, ni
même de discréditer l’un des deux pays. Il vise simplement à renseigner les
futurs routards sur les risques et donc de pouvoir les contourner, afin de
passer un séjour sans problèmes.
Il est 8h30 du
matin. Mon bus arrive enfin à destination de Tumbes. Je n’ai que très peu dormi
depuis que je suis parti de Trujillo au Pérou. En effet, un homme au regard
louche était assis à mes côtés dans le véhicule. J’ai donc veillé sur mon sac
tout au long de la nuit. Je descends du bus sous une chaleur, déjà accablante.
Un homme, de bonne
allure, me demande si je me rends au terminal de bus de CIFA (ndlr : la
compagnie qui s’occupe du transfert depuis le Pérou vers l’Equateur). Je lui
rétorque : « qui êtes vous ? ». C’est alors qu’il se lance
dans une explication des plus synthétiques : « je suis chauffeur de
taxis et je m’occupe des transferts vers le terminal de bus CIFA ».
Etonné, je lui demande « Depuis quand une compagnie de bus se préoccupe
des voyageurs et envoi des chauffeurs de taxis ? ». « Depuis que
plusieurs voyageurs soient morts la semaine dernière, attaqués à mains armées,
monsieur ».
Mon instinct me dit
de ne pas l’écouter et de trouver un chauffeur au hasard dans la rue.
Cependant, la fatigue de la nuit diminue considérablement mes capacités à
réfléchir correctement. De plus, l’heure avance et je dois coûte que coûte
prendre le prochain bus pour arriver à temps en Equateur ou des personnes
m’attendent. J’accepte. Nous sortons du premier terminal. Je remarque que son
véhicule n’a rien à voir avec ceux des autres locaux. Alors que généralement,
les chauffeurs disposent des voitures les moins chères sur le marché, lui se targue d’avoir un modèle sport, neuf avec
intérieur tout en cuir. Mes soupçons s’effacent lorsque je vois que plusieurs
policiers l’on salué. Grave erreur…
Un deuxième homme
monte dans la voiture. Je questionne sur la raison de sa présence. Le chauffeur
me répond, que lui aussi va passer la frontière. Le véhicule démarre. Nous
passons une rue puis deux. Je savais que le terminal de bus de CIFA n’était pas
très loin de mon point d’origine. Je lui fais signe que je souhaite descendre.
« Monsieur, la compagnie CIFA m’indique que le bus est en passe d’arriver
à la frontière péruvienne. Votre place dans le véhicule est déjà réservée mais
la compagnie m’a dit de vous accompagner jusque la frontière
Equatorienne. » Me répond sèchement le chauffeur. Je sais que quelque
chose de mauvais est en train de passer. Mon sac étant dans le coffre, je ne
peux sortir de la voiture à l’arracher. Mon sixième sens est en alerte maximum.
Je commence à transpirer. Je me dis que je dois m’échapper, quitte à perdre mon
bien le plus précieux : mon sac et donc toutes mes affaires. Au prochaine
feu rouge, j’ouvrirai la portière et courrais à toutes jambes. A quelques
mètres de la signalisation, je me prépare. C’est le moment ! D’un coup sec
je tente d’ouvrir la portière…elle est bien évidemment fermée.
Le chauffeur du
taxi s’est rendu compte de ma tentative de fuite futile. C’est alors qu’il
commence à me poser des questions. On parle de tout et de rien afin que je ne
me préoccupe pas de ce qui est en train de se tramer sous mes yeux. Nous
arrivons à la frontière péruvienne. Le chauffeur sort du véhicule avec moi. Il
me tient par l’épaule. Je comprends qu’il souhaite que je garde le silence. Il
monopolise l’attention des policiers en parlant du beau temps. Je ne cesse de
jeter des regards aux policiers pour qu’ils me comprennent. Je montre ma main
tremblante. C’est alors que je sens un objet pointu dans mon dos. Est-ce une
lame ? Je ne le saurai jamais. Mais cela aura suffit pour me faire fermer
ma bouche.
Suite dans le prochain article
1 commentaires:
Por Dios... no puedo estar sin pensar en lo que te podría haber pasado... Gracias a Dios todo resultó bien, esperaré la segunda parte!!!
Enregistrer un commentaire
Votre adresse mail ne sera jamais publié et utilisé à des fins commerciales.
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.
Le message sera publié après modération.
Un grand merci pour interagir avec la communauté de Break Border