Brésil : Rio de Janeiro, j'ai dansé dans une Baile Funk #10

« Baile Funk ». Deux mots qui résonnent dans le Brésil au rythme des phantasmes et des dérives. Un concept qui fait débat dans toutes les couches sociales et à tout âge. J’en ait eut connaissance peu de temps avant mon départ pour le Brésil et pendant près de 4 mois, j’ai tenté (sans succès) à vivre l’expérience Baile Funk. Le soir de mon anniversaire, ma famille 

d’accueil décide de réaliser l’un de mes rêves brésilien…

Coin pratique :

- Généralement, les Baile Funk, se trouvent dans les favelas. Elles peuvent être soft ou hard (avec trafiquants armés). Renseignez-vous bien avant !

- L’entrée est très bon marché (de 0 à 5 R$) et les boissons également (0,50 R$ la bière)

- Une adresse célèbre : Castelo dans la favela Rio das Pedras. Rendez-vous à la passerelle da Barra da Tijuca pour prendre un van direction Rio das Pedras.

Mais qu’est ce donc une Baile funk ? Il s’agit d’un style musical, né d’un mouvement protestataire dans les favelas de Rio de Janeiro, dans les années 90. Au début, il s’agissait de dénoncer les conditions de vies dans les favelas. Mais peu à peu, la Baile Funk s’est transformée pour devenir un lieu d’appel à la violence, à la guerre et aux pratiques sexuelles sans limites. Certaines Baile Funk sont organisées par les trafiquants et d’autres non. Ce mouvement fait débat au sein du Brésil à cause de sa danse sensuelle, des ventes de drogues et des pratiques sexuelles dans les Baile Funk dites « interdites ». Voici une petite vidéo « soft » pour vous donner une idée.

Et désormais, deux cours de danse (Attention, les images peuvent se révéler choquantes)

Je monte dans le van qui nous mène vers la favela Rio das Pedras. D’autres jeunes adultes nous rejoignent sur la route jusqu’à ce que le véhicule soit comble. 20 minutes plus tard, nous arrivons. Je descends du van. Je sens le sol tremblé sous mes pieds. En un instant, la musique, provenant des multiples bars, envahie mes sens. La rue, étroite et sale, est pleine d’adolescents buvant et dansant. L’ambiance est tellement électrique, qu’une sensation délicieuse de vertige, transvase dans mon corps tout entier. Après avoir bu un shot de cachaça, brûlé au lance flamme, sur le comptoir du bar, je me rends dans la file d’attente du Baile Funk, le Castelo.

Filles et garçons séparés. Fouille obligatoire à l’entrée. Il ne semble pas y avoir de limite d’âge, car des jeunes de 12/13 ans sont présents pour la soirée. Je m’immisce dans la boîte de nuit, composée de 4 murs, d’un bar et de toilettes. L’ambiance est encore calme car il est tôt. On s’échauffe tout doucement. Puis petit à petit, le Baile Funk se remplie. La chaleur donne le tournis. Chacun est occupé à danser de la manière la plus sexy jusqu’à se faire remarqué. On danse au sol, à 2, à 3 ou à 10. Peu importe. Parfois, on imite les positions sexuelles, au son des rythmes durs, pour rendre le tout encore plus torride. Je me prends rapidement au jeu. J’adore tout simplement.

Il n’y a pas de violence. Il n’y a pas d’armes. Il n’y a pas de scènes de sexe à proprement dites. Hommes et femmes se respectent autant que dans une boîte de nuit « normal ». La séduction et la chorégraphie sont le cœur de la Baile Funk. Un groupe de femmes arrivent sur la piste de danse. Il s’agit des Gaiolas das Popuzadas, hautement reconnues dans le milieu du Funk Carioca. Elles impressionnent autant avec leur mot qu’avec leurs poitrines, fessiers et cuisses, démesurément musclés. Les hommes jettent leur vêtements, les femmes essuient la sueur perlant avec, puis les renvoient aux propriétaires.

Il est déjà 4 heures du matin. Avec une amie, nous décidons de monter dans l’espace VIP. On nous laisse passer. Et pour cause, il n’y a plus personne. Juste plusieurs centaines de cannettes de bières abandonnées. Le jour se lève, et nous décidons de sortir. Nous sommes les derniers…Loin des clichés de violences en tout genre, le Baile Funk est une expérience nocturne difficilement explicable. J’en reste fan.

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