Brésil : Le désert du Parque dos Lençois

Après une journée 100% brésilienne à São Luis, je me dirige vers le désert « dos lençois ». Un lieu vierge d’être humain. Enfin, si cela pouvait seulement être vrai…

Coin pratique :

•  Excursion au départ de São Luis ou de Barreirinhas. Je vous conseille la première solution, car dans la plupart des cas vous devrez retourner à São Luis pour continuer votre périple vers d’autres villes.
• Formule à la journée (130 à 150 R$), sur deux jours (300 à 375 R$) ou plus.
• Vous trouverez des offres dans chaque hôtel du centre historique et dans les agences comme Giltur (plus chère).
• Inutile de chercher à parvenir seul jusqu’au dune. Il faut une voiture solide et être un conducteur chevronné.

Il est 5 heures et le réveil sonne. Je me hâte, prépare mes affaires puis me présente à la réception de l’hôtel. On s’excuse de ne pas m’avoir prévenu que l’heure du rendez vous a changé. Il est désormais fixé à 8 heures. Ça commence bien. Quelques dizaines de minutes et litres de café plus tard, le bus arrive. Je découvre avec horreur qu’il y a 4 bus de 15 à 20 personnes qui font exactement la même chose que moi. Je n’avais pas signé pour faire la queue dans un parc d’attraction.

Après 3 heures de bus pour rejoindre la ville de Barreirinhas (porte de l’entrée du désert), on me demande de sortir. Sauf que je suis le seul sur la chaussée. Pourquoi moi ? Après de longues minutes de réflexion sur ce que j’allais devenir, une jeune fille vient à ma rencontre. Elle me prends par la main (on se connaît ?) et me mène jusqu’à une agence. Elle m’explique le trajet que je vais effectuer en jeep puis à pied. Je n’écoute pas un mot. Elle me demande si j’ai des questions. Oui j’en ais bien une ! « Vou sozinho la ? (Je vais tout seul là-bas) ». Elle me fais comprendre que je suis un peu niais et me montre dehors mes camarades pour la journée.

C’est alors que je découvre 6 personnes : mami, papi, les enfants et les petits enfants ! Tous arborent fièrement un couvre chef DisneyWorld. Plus tard, il n’hésiteront pas à chanter le refrain de Waka Waka (chanson de Shakira pour la coupe du monde 2010). Pire encore, les parents crieront « Allez, sans les mains ! » dès que la voiture franchira les premières bosses. Bienvenue en enfer.

La jeep traverse rapidement la ville. Nous devons franchir le flanc d’une rivière me rappelant l’Amazonie à l’aide d’une barge. Puis, la voiture entame une course digne d’un rallye. On slalome entre les arbres, on défonce les steppes dignes de la savane africaine, on franchit des petites dunes de sable, on dérape dans les virages, on se penche à 45°, on évite les branches d’arbres qui rentre dans la jeep. Ça va vite très vite.

45 minutes plus tard, je découvre un paysage désertique. On s’arrête au pied de la première dune. Le soleil se fracasse littéralement sur la blancheur du sable. Les yeux éblouis sont délestés de toute perception de couleur. C’est blanc et bleu clair tout autour. Face à un tel paysage. On se demande si on est bien sur terre. Le grand père de la famille me fait redescendre de mon nuage lorsqu’il cria « Allez Sofia, monte sur mon dos, je vais faire le dromadaire ! ».

On monte et on descend les montagnes de sable pendant plus d’une heure. Seule les lacs asséchés, sans eaux mais dotés d’un sable de couleur plus foncé, contrastes avec ce blanc toujours plus étincelant.  Au sommet d’une énième dune, j’aperçois un point d’eau en contrebas. Est-ce un mirage ? Suis-je déjà victime d’hallucinations ? Heureusement, la folie ne m’a pas encore frappée. Il y a bien un immense lac d’eau chaude, parsemé d’herbes hautes. L’image est somptueuse et j’ai du mal à réaliser. C’est comme si le paradis s’était replié sur lui-même pour faire face à l’enfer qui l’environne.

Je me baigne dans ce décor insolant pendant plus de deux heures avant de faire chemin inverse. 

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