L’itinéraire d’un
voyage est souvent sujet à l’improvisation. Alors que je pensais passer le jour
de l’an dans le sud de l’Equateur, à Salinas, voilà que je me retrouve en
Colombie pour célébrer le passage de la nouvelle année. Et je ne vais pas fêter
le réveillon avec n’importe qui, puisqu’il s’agit de la famille d’une amie
colombienne, rencontrée il y a un plus de deux ans au Panama lors d’une
conférence régionale de l’ONG AIESEC. Et oui, le Monde n’est pas si grand…
Je me trouve dans
la maison des grands parents de mon amie colombienne. Une belle bâtisse dotée
d’une piscine de rêve entourée d’un flot d’arbres et de fleurs, à faire pâlir
n’importe quel jardin botanique. La famille est venue nombreuse. Le franco
allemand et moi-même faisons partie des curiosités de la soirée et de
nombreuses personnes viennent nous questionner tour à tour.
On nous invite à
passer en cuisine pour admirer ce qui sera le plat de résistance du dîner du
jour de l’an. Et autant dire que cela impressionne ! Il s’agit d’un
immense cochon dont on a vidé l’intérieur pour le farcir de sa propre viande,
de riz et autres ingrédients. Une tradition chez les colombiens. Et pour
l’avoir gouté (à plusieurs reprises), c’est réellement un délice.
A ma grande
surprise, il est déjà l’heure de décompter les dernières secondes avant
d’entrer en 2012. Tout le monde crie allègrement comme s’il s’agissait des
derniers instants de notre chère planète. « 3, 2, 1…0 ! ». Les
gens s’embrassent au milieu des jets de confettis et de mousse. Les multiples feux
d’artifices illuminent le ciel de Cali. On se souhaite les meilleurs choses
pour la nouvelle année et on brule dans un saut les listes de choses
indésirables, écrites par chacun des convives.
Sans prévenir, tout
le monde sort dans la rue avec une valise vide. La tradition veut que l’on
fasse le tour du pâté de maison avec des bagages pour espérer voyager tout au
long de l’année. A moi, on ne me donne pas de valise puisque parait-il je
voyage déjà trop. Cette marche nocturne permet de fraterniser avec d’autres
familles sur le chemin. Le tout dans une atmosphère joyeuse comme j’en ais peu
vu au cours de ma vie.
Le reste de la
soirée, fait place à la danse et uniquement à la danse. On swingue sur de la
salsa et du merengue jusqu’au petit matin. Les plus chevronnés réalisent de
véritables chorégraphies professionnelles qui mettent littéralement le feu à la
chaumière. On boira jusqu’au petit matin, après épuisement des dernières
blagues.
A l’occasion du
premier jour de l’année 2012, mon amie colombienne m’invite à la
« Finca » de ses grands parents. Il s’agit d’une ferme qui fait
souvent office de maison de vacance ou maison de campagne des habitants des
villes. En cours de route, nous nous arrêtons pour profiter d’un panorama
superbe sur les vallées de la région de Cali. Et avec ce couple colombien, le
paysage se transforme en un moment terriblement romantique.
Après une heure de
trajet, nous arrivons au sein de la ferme familiale. L’endroit est d’une rare
beauté. On est littéralement plongé au sein d’une nature extravagante avec des
dizaines et des dizaines d’arbres et de fleurs différentes. La jolie maison est
parfaitement intégrée à ce tableau idyllique. De nombreux animaux de la ferme
courent ici et là, donnant de la vie à ce lieu magique qui ne manque pas de
charme.
Je ne pouvais pas
rêver mieux pour le jour de l’an. Surement l’un des plus beaux toute ma vie. En
seulement une semaine, la
Colombie m’a ouverte la perspective de la « vie
latine » que je recherchais tant. Le tableau qu’on fait en Europe de ce si
beau pays, est une véritable honte.
Coin
pratique :
- Si vous souhaitez voir de superbes paysages de la région de Cali, il faut vous rendre un kilomètre 18. Des bus vous y conduisent.
- Un grand nombre de « Finca » se trouve le long de cette portion de route. Peut-être aurez vous la chance que l’un des propriétaires vous invitent à prendre un café.
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