Brésil : Paraty, un petit air bohème - 1#

Le carnaval de Rio de Janeiro terminé, le corps reposé, il est temps de plier bagage et de découvrir un peu plus l’état du même nom. Après un voyage en bus sans histoire, me voilà à 

Paraty, petite ville historique du littoral carioca. Depuis la gare routière, je regarde une énième fois mon téléphone portable. Pas de nouvelles de mon hôte. C’est alors que je décide d’allumer 

une cigarette, afin de réfléchir sur l’une des questions existentielles de tout voyageur : « Mais où vais-je donc dormir ce soir ? ».

Coin pratique :

  - Relier Rio de Janeiro jusque Paraty, vous coûtera 52 R$ avec la compagnie Costa Verde.

   -  La gare routière se trouve à quelques dizaines de mètres du centre historique et non loin de la multitude d’auberges de jeunesse et hôtels.

Mégot de cigarette à terre, j’entreprends de poser une question à un habitant de Paraty : « Vous connaissez Flora [ndrl : nom de mon hôte] ? ». « bah non, mon petit » me répond-il. Au moins, j’aurai tenté ! C’est alors que je lui explique mon problème de logement. « Si ta question est, est que je peux t’hébergé ce soir, la réponse est non », mince il m’a démasqué le bougre, pensais-je. Puis il ajoute : « ma femme me bat, et je ne veux pas que quelqu’un en soit témoin ». Oups ! Je savais que les brésiliennes n’étaient pas simple à vivre, mais quand même à cet âge. C’est alors qu’il me prend par le bras « allez viens, je t’accompagne, jusqu’à une auberge de jeunes ». Bon gré, mal gré, je le suis. Nous arrivons à destination et le vieil homme s’en va, sans demander son reste.

Ambiance très sympathique dans l’auberge. Malgré que je sois déçu de ne pas dormir chez l’habitant, je me sens bien et rencontre un tas de gens. Je paye ma note. Quelques heures plus tard, je reçois un message de mon hôte ! « Où est tu donc passé ? Je me fais du soucis »…Plus vite que la lumière, j’envois un SMS rétorquant « bah tu m’a oublié, j’ai même pas ton adresse ». Elle me donne rende-vous au théâtre de la ville. Ni une, ni deux, j’emploi les techniques de persuasion, appris en cours d’école de commerce (ou plutôt dans la rue), pour me faire rembourser ma nuit d’hôtel. C’est accepté !

Je titube sur les pavés de la vieille ville, dû à la lourdeur du sac à dos. La pluie entre en scène et le ciel se fait noir. Je demande mon chemin à 56 personnes, qui répondent tous d’un ton très amical. Je finis par trouver. Mon hôte travaille bien dans un théâtre. Nous nous prenons dans les bras et faisons connaissance. Elle m’indique que d’ici deux heures, il y aura une représentation et que je suis cordialement invité. Je rencontre également un Italien qui dort chez elle. Il m’explique qu’une autre française va également arriver. Dis donc, la Flora héberge tous les gringos en transitent ?

La lumière s’estompe. Le spectacle commence. Et quel spectacle ! Un jeu de marionnette muet racontant, par les gestes, des moments de la vie quotidienne, dans plusieurs endroits au monde. Je suis plutôt impressionné. Je resterai sans voix, lorsque l’une des scènes « parle » des plaisirs solitaires féminins (je vous laisse imaginer les mouvements) et de l’accouchement. Non, vraiment, j’ai aimé !

La nuit se terminera par un petit verre, au coin de la rue, ou chacun parlera la langue qu’il connaît. C’est ainsi qu se mélange tous les langues latines du monde, au rythme des histoires personnelles.

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