Nouvelle étape avant d’affronter
la capitale démesurée du Mexique : Puebla ! Enfin Puebla, c’est pour
les intimes puisque son nom officiel est « Héroïque Puebla de Zaragoza ».
Ce nom lui a été donné après avoir dérouté…l’invasion française. Il parait que
c’est suite à une histoire de pâtisserie ! Je vous passe les détails
historiques (pour cela il y a Wikipedia), et préfère-vous présenter cette jolie
ville aux milles couleurs.
A la sortie du terminal de bus,
une charmante fille m’attend avec une voiture Mustang rouge sport. Comme
première impression, il y a pire ! Nous nous rendons à sa maison, où je fais
connaissance avec sa colocataire, tout aussi sympathique. Le soir même, nous
décidons de nous rendre sur la place principale du centre historique. Comme à l’accoutumée
au Mexique, il y a de la vie de nuit et cela, quelque soit le jour de la
semaine. Les lieux sont tout simplement féériques avec les différents bâtiments
à l’architecture très diverses et illuminées de mille feux. La magie devient
cauchemar lorsque je vois sur la carte, les spécialités du coin : tacos
aux yeux, tacos aux os ou encore tacos aux pénis de bœuf…
C’est comme si à
Disney World, nous étions passés de la maison des poupées au train fantôme…
Le lendemain, nous arpentons de
nouveau le centre historique de Puebla. Au dédale des rues, on rencontre de
nombreuses spécialités culinaires locales, notamment sucrés, mais aussi
quelques alcools typiques de la région. Bien sûr, on n’a pas put résister de goûter
à tout ! C’est en titubant légèrement (mais joyeusement) que nous sortons
de la dernière boutique. Au fur et à mesure des visites, je me rends compte que
Puebla a quelque chose de spécial. On sent que les bâtisses ne proviennent pas
de la même époque et n’ont pas la même aspiration coloniale. Ce mélange est
tout simplement somptueux et c’est avec les yeux grands ouverts que l’on parcourt
les ruelles de la ville Héroïque.
Le clou du spectacle est bien sûr
la (très) grande église de la place centrale. Vue de l’extérieur, son
architecture semble tout droit sortit d’un compte de fée. A l’intérieur, l’explosion
de sculpture tout en or, et de l’orgue trônant au milieu, nous provoque un torticolis
au vue de cette folie humaine. Au dire de mes compagnes, la cathédrale de
Puebla est considérée comme l’une des plus coûteuses et des plus belles au
Monde.
Je n’irais pas les faire mentir !
A Puebla, j’ai également vécu une
expérience, assez inattendue et saugrenue, avec moi-même. Les deux filles de
l’appartement, m’annoncent qu’elles partent en week-end, l’une à Cancun et
l’autre dans la maison de ses parents. Elles m’offrent leur confiance et
m’invitent à rester dans leur appartement jusqu’à leur retour. Je me dis
« cool », pour une fois dans mon voyage, je vais avoir mon propre
espace. Cela ne m’était pas arrivé depuis des lustres !
La porte se referme derrière
elles. Je m’assois dans la salle à manger et décide de surfer sur internet.
Mais très vite, je ne me sens pas à mon aise. Quelque chose ne tourne pas rond.
Après une courte réflexion, je finis par deviner ce qui me trouble : le
silence. Je vis une solitude totale. Au cours de mon périple, j’ai toujours été
habitué à être entouré de monde et à ne jamais avoir de vie privée.
Si dans ma vie parisienne,
j’étais plutôt individualiste, dans le sens où je recherchais toujours à avoir
mon propre appartement, voilà que je me rends compte que j’ai complètement
changé d’attitude. J’ai besoin des « autres ». J’aime la présence des
« autres » et cela m’est devenu vitale. Pendant deux jours, j’arbore
une tête de chien battu et comme tout bon animal de compagnie, j’attends avec
désarroi le retour de mes amies. Une chose est sûre désormais, une fois mon
voyage terminé...
...je vivrais en colocation !
Heureusement, elles sont revenues
et ne m’ont pas abandonnées au triste sort de la solitude éternelle. Et la semaine qui suit n’est pas noire, bien au
contraire. Entre la découverte du village de Cholula et la vie nocturne
trépidante de la région, il y a beaucoup à dire. C’est pour cela que j’y
reviendrai dans le prochain billet.
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