lundi 2 avril 2012

Traversée Panama Colombie : quand une famille Kunas accepte de nous héberger sur une île 5/6


Nous venons à peine de nous aventurer dans les eaux des Caraïbes, que les terribles conditions climatiques rendent notre traversée un vrai cauchemar. Le ciel s’obscurcit alors que la pluie commence à s’abattre violement. Avec la vitesse chaque goutte se transforme en véritables couteaux lacérant notre visage. Le capitaine reste concentré et défie les vagues de plusieurs mètres menaçant de renverser l’embarcation. Parfois, le bateau réalise des sauts tellement impressionnant que nous le pensons totalement incontrôlable. Notre foi est mise à rude épreuve…


Après deux heures de voyage en mer pour le moins mouvementé, nous parvenons à notre première destination : l’île de Caledonia. Sur ce petit espace de terre immergé, se dressent des dizaines de petites cabanes en bois. Nous restons silencieux et observons les habitants provenant de la culture indigène Kuna. Ils nous regardent fixement dans les yeux. Nous vivons la rencontre fracassante de mondes différents. C’est un enfant, avec un simple sourire et un « Hola », qui réussi à rompre la glace entre les cultures. Nous n’avons pas le droit de débarquer sur l’îlot mais ne manquons pas d’interagir avec les nombreux bambins très curieux. Une fois que nous avons rempli les bidons d’essence, nous repartons en route.


Après un nouveau calvaire en mer de plusieurs heures, nous arrivons à un nouveau village où semble-t-il, nous passerons la nuit. Ustupu, est la plus grande île de l’archipel de San Blas et de la culture du peuple de l’eau : les Kunas. Les autorités locales nous ont donné l’accord pour débarquer. Sur les bords d’une rive, toute une famille nous attend de pied ferme. Le capitaine du bateau, nous explique que sa famille nous invite à dormir dans leur maison. Je me dis que c’est une véritable chance que peu de personne ont l’opportunité de vivre. Une fois sur la terre ferme, tout le monde se dévisage et reste sur ses gardes par timidité. On nous présente la maison typique des Kunas, où nous logerons pour la nuit. C’est très minimaliste et sans confort, mais on voit bien que l’être humain n’a pas besoin de plus pour être heureux.







Les enfants Kunas sont d’une incroyable joie de vivre. Ils conversent, rient, se moquent et jouent constamment. Ils semblent connaître la clef d’une vie simple et prospère. Ils nous martèlent de questions en tout genre et nous font des réactions toutes plus drôles les unes que les autres. Soudain, le cubain sort son appareil photo. Les jeunes Kunas se cachent alors le visage. Ils ne semblent pas apprécier l’idée d’être pris en photo. L’un des anciens de la famille demande aux enfants d’accepter. Ceux-ci opèrent résignés, puis finissent par jouer avec les clichés. Cela fait le bonheur du touriste qui ne se lasse pas de photographier les locaux. Pour un peu, je me croirai dans un zoo. Bref, un moment magique, entaché par les pulsions de l’un des étrangers.


Alors que l’île d’Ustupu s’obscurcit avec le couché de soleil, nous dinons à la bougie et en profitons pour discuter avec les parents de famille. Et parfois, ceux-ci ont 20 ans et ont déjà 3 enfants…Nous parlons des vies de chacun et des curiosités que nous avons les uns sur les autres. Pour ma part, c’est un vrai moment de bonheur. Une rencontre entre cultures différentes, dans la plus grande simplicité et convivialité. Vers 22 heures, alors que nous allions nous endormir dans nos hamacs, nous voyons les Kunas sortir des ordinateurs portables pour regarder un film. Drôle de confrontation entre la vie traditionnelle dans les cabanes et la nouvelle technologie venue d’une autre époque.


Au lendemain matin, nous devons dire adieu aux Kunas qui nous ont hébergé. Nous savons que nous ne les reverrons jamais. J’ai presque un pincement au cœur en saluant les quelques enfants présent au moment de notre départ. En l’espace d’un soir, j’ai l’impression d’avoir partagé un moment fort avec toutes ses personnes. D’une certaine façon, ils vont me manquer…

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