dimanche 25 mars 2012

Traversée frontière Panama - Colombie : arrivée à Turbo et faits super naturels 1/6

La frontière entre le Panama et la Colombie est la plus dangereuse et inaccessible de toute l’Amérique Latine. Pour tout voyageur transitant entre l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale, ce passage représente un véritable casse tête. Pour ma part, j’ai choisi l’un des trajets les plus périlleux mais également l’un des plus captivant : passer de la Colombie au Panama par voie terrestre et maritime. A ce moment là, je ne m’attendais pas à vivre une incroyable épopée de plus de 8 jours qui a bien failli se terminer dès les premières heures…



Dès l’aube, je sors du monastère où j’ai passé ma dernière nuit à Cartagena. Les rues du quartier sont animées par les mines fatiguées des Colombiens se rendant à l’école ou au travail. Pendant plus de 45 minutes, j’attends le bus qui doit me mener à la gare routière. Peu à peu, je perds patience…Il faut dire que des dizaines de taxis me klaxonnent de manière incessante dans l’espoir que je leur réponde favorablement. Sur la côte Colombienne, il n’est pas bon de rester sur place. Enfin, le bus tant désiré passe. Sauf qu’il est plein et ne prends pas la peine de s’arrêter. Fou de rage d’une telle perte de temps, je me résous à monter dans un taxi afin d’arriver à temps au terminal de bus.

Je prends le premier véhicule se rendant à Monteria. Après un voyage sans histoire de 5 heures, me voici déjà à destination. Dans le hall du terminal, des dizaines de vendeurs me hèlent à tout va, me proposant toutes les destinations possibles et imaginables. Ils sont lourds et je prends sur moi pour ne pas en égorger un. Il ne m’a fallut que trente secondes pour négocier un rabais de 30% vers Turbo. Penser que je sois un pigeon de touriste est également quelque chose que je n’apprécie guère.

Enervé par cette façon de traiter l’être humain comme un porte monnaie sur patte, c’est avec contrariété que je parcours mes derniers kilomètres sur le territoire colombien. Pendant, près de 4 heures, nous affrontons une route en mauvaise état. J’arrive à Turbo à la tombée de la nuit. L’atmosphère y est oppressante et ne me plait pas. Quelque chose me fait penser qu’il n’est pas de trainer dehors avec mes bagages et cours vers l’hôtel, situé à quelques pas d’où m’a laissé le bus. A l’intérieur du bâtiment humide y décrépit, je fais connaissance avec le propriétaire, plutôt sympathique. Après avoir voyagé tout au long de la journée d’une humeur massacrante, je décide de me relaxer quelques minutes dans ma chambre. Allongé sur le dos, je fixe le ventilateur tournoyant au dessus de ma tête. Je pense aux kilomètres parcourus au cours de ces derniers mois et au défi qui m’attends pour parvenir au Panama. Une voix me dit qu’il serait temps d’arrêter de voyager comme ci cela était l’étape de trop, alors qu’une autre me susurre qu’il reste beaucoup de chose à vivre…

20 heures. Je décide de m’aventurer dans les ruelles sordides de Turbo à la recherche de nourriture. A première vue, je suis le seul étranger. Très vite, on vient à ma rencontre. On me propose à maintes reprises de la cocaïne. Les dealers se cachent à peine des militaires colombiens. J’avais lu que Turbo était la plaque tournante de la drogue et le point de départ des émigrés illégaux. Cela semble vrai. Anxieux, je ne tarde pas plus de quelques minutes avant de rentrer à l’hôtel, verrouillant ma chambre à double tour.

J’ai beaucoup de mal à dormir. J’ai l’impression que quelque chose cloche dans la traversée que je m’apprête à réaliser. Mon instinct me dit de renoncer à mon voyage vers le Panama. Cependant, ma curiosité est bien plus forte que la raison. Vers 3h30 du matin, je me réveil soudainement. De ma main droite trainant sur le sol, je sens de l’eau. Je me lève d’un bond et m’aperçois que ma chambre est entièrement inondé et mes affaires mouillés jusqu’au dernier caleçon. Dans cette histoire, j’y perds mon téléphone portable acheté au Brésil au début de mon voyage. Mais plus qu’une perte matériel, cet incident semble prévenir d’un drame. C’est avec une certaine angoisse que je me prépare pour me rendre à Capurgana en bateau. Ultime étape avant le Panama…


Tout savoir sur la traversée de la frontière entre le Panama et la Colombie! Réaliser le voyage pour moins de 160 euros!

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Votre adresse mail ne sera jamais publié et utilisé à des fins commerciales.

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.

Le message sera publié après modération.

Un grand merci pour interagir avec la communauté de Break Border

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...