Colombie : Medellin, lorsque le désenclavement des quartiers défavorisés passent par les airs

S’il y a bien une chose dont les habitants de Medellin vont vous ressasser, c’est bien l’existence du métro ! Il est vrai que ce type de transport en commun est bien rare en Amérique Latine. Mais pourquoi réaliser un article sur le sujet ? Tout bonnement parce que le métro dispose d’une extension aérienne, sous forme de télécabines. Et cela n’est pas banal…non ?

Le métro de Medellin fut construit il y a une quinzaine d’années afin de développer les transports en commun de la ville. Il y a seulement 6 ans, les rames du métro se sont couplées aux câbles des télécabines ! Ce « complément » a été réalisé dans le but de desservir les quartiers défavorisés situés dans les hauteurs de la deuxième ville colombienne. L’accès y est tellement difficile qu’ils auraient été impossibles (ou non lucratif) de mettre en place un système de bus classique.

Les résultats après quelques années d’utilisation sont sans appels : plusieurs milliers de passagers en moyenne par heures, désenclavement des quartiers pauvres de Medellin et baisse importante de la criminalité. Comme quoi, le développement du transport en commun n’a que du bon.

Pour ma part, c’est sans doute l’une des plus formidables attractions qu’il m’ait été donné de faire à Medellin. Lorsque je commence à grimper dans l’une des télécabines de la première ligne du « Metro Cable » (celle de San Javier), je reste sagement assis avec le souffle légèrement coupé. La cabine débute son interminable ascension. Il est incroyable de voir la vie s’égrener dans un quartier depuis les hauteurs. J’assiste à un ballet formidable de la vie quotidienne.

Lorsque nous chevauchons la première montagne, nous redescendons en pic dans une deuxième vallée. Les murs des maisons sont en bois et les toits faits de vieilles tôles usées. La nature est omniprésente et on a l’impression de se retrouver dans un petit village de la Colombie. Pourtant ce quartier n’est séparé que par un pic de montagne du reste de la ville de Medellin. Depuis les hauteurs, on remarque les femmes bavasser alors les enfants courent dans les petites ruelles délabrés. A l’écoute des rires ininterrompus de ces habitants, on a du mal à s’imaginer qu’il s’agissait de l’un des fiefs du crime organisé à Medellin.

 

La deuxième ligne, celle qui se rend jusqu’au parc d’Arvi est quelque peu différente. Les premières stations desservent plusieurs quartiers localisés sur le flanc de la montagne. On passe très près des maisons et on peut voir que quelques habitants ont réalisé des peintures sur leur toit à destination des passagers du « Metro Cable ». Ensuite on emprunte une deuxième ligne traversant une grande partie le parc d’Arvi. On est littéralement submergé par cette mer d’arbres qui ne semblent pas avoir de fin.

Le « Metro Cable » est une véritable révolution sociale et un moyen formidable  d’intégrer les zones à faibles revenus. De plus, l’agréable  s’adjoint à l’utile, puisqu’il s’agit d’une incontestable expérience visuelle pour n’importe quel touriste. Et vous, avez-vous déjà vu une initiative similaire pour le désenclavement des quartiers « difficiles »?

 

Coin pratique :

• Un trajet en métro coûte 1800 pesos.
• Vous pouvez combiner votre trajet en métro avec le « Metro Cable » pour le même prix.
• Pour vous rendre au parc Arvi, il vous faut débourser 3500 pesos supplémentaire.

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