mardi 31 janvier 2012

Colombie : Bogota, quand une université publique rhabille Woodstock


L’un des points forts de dormir chez l’habitant pendant votre voyage, c’est de pouvoir vivre des moments différents et insoupçonnés que vous ne pourriez découvrir, seul ou en lisant un guide touristique. Aujourd’hui, mon hôte m’a invité à passer une après midi dans une université publique de Bogota. Et pour tout vous dire, la classe fut plutôt rock’n roll…


Ma nouvelle hôte (colombienne et professeur de français !) et moi même, arrivons en toute innocence à la porte de l’université publique de Bogota. Elle me raconte qu’elle y a étudié de nombreuses années dans la joie et la bonne humeur. Egalement, ce fut l’une des universités les plus engagées lors des récentes manifestations estudiantines en Colombie. L’extérieur du bâtiment ne paye pas de mine, et ne laissait en rien présager ce que j’allais découvrir une fois entrée…

Les couloirs sont sombres et entièrement recouvert de graffitis dénonçant le gouvernement colombien et le ministère de l’éducation. Partout des slogans appels à la lutte et à la mobilisation. L’heure n’est plus au combat, mais à la célébration de la jeunesse colombienne victorieuse. Les étudiants se retrouvent entre groupes d’amis dans un brouhaha incessant. On refait le monde, on joue de la guitare, on rie sur les dernières applications Facebook, on ose quelques pas de danse de salsa ou de reggaeton, ou encore on boit quelques litres de bières et/ou d’Aguardiente librement en vente au sein de l’établissement. L’ambiance festive devient délicieusement éploré les volutes de fumées de cigarettes, s’envolant ici et là. Et ce n’est qu’un jour, comme tant d’autres.


Pour ma part, je fais connaissance avec les amis de mon hôte, ou bien les amis de ses amis. Au final, personne ne se connaît mais tout le monde fraternise. On décide  de parier de l’argent (environ 5 cts d’euro) en jouant au Black Jack 21. Les tours s’enchainent au rythme des shots de Whiskey et d’Aguardiente. Très vite les esprits s’enivrent tout en gardant une pointe de sérieux. L’université est un lieu de rencontre publique et libre, mais il ne faudrait tout de même pas dépasser les bornes.


Après quelques heures passées dans un environnement sulfureux qui fait immédiatement penser aux années Woodstock (du moins à la représentation que l’on s’en fait lorsque nous ne les avons pas vécues), nous nous dirigeons vers un bar alternatif où chaises et tables classiques sont absentes. On s’assoie dans des fauteuils, des rondins de bois ou bien on s’allonge dans des hamacs. Bref, on n’a l’impression de se retrouver davantage à la maison que dans un lieu de consommation publique. Un endroit pour les jeunes, créés par des jeunes. Quant on voit le succès au bout de trois semaines d’existences, on se dit que certains professionnels du marketing devraient changer de métier. La nuit se termine dans une boîte de nuit au rythme des danses Latino.

Si quelques personnes peuvent penser qu’utiliser les locaux d’une université de telle sorte est décadent, moi, je leur rétorquerai que les élèves ont sut faire de leur lieu d’enseignement un endroit de rencontre et de vie sociale. Plus qu’un bête secteur d’apprentissage scolaire, c’est une leçon de vie en société. Et quoi de plus entrainant, que de voir une jeunesse défendre ardemment ses libertés et son mode de vie.

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