L’un des points forts de dormir
chez l’habitant pendant votre voyage, c’est de pouvoir vivre des moments
différents et insoupçonnés que vous ne pourriez découvrir, seul ou en lisant un
guide touristique. Aujourd’hui, mon hôte m’a invité à passer une après midi
dans une université publique de Bogota. Et pour tout vous dire, la classe fut
plutôt rock’n roll…
Ma nouvelle hôte (colombienne et
professeur de français !) et moi même, arrivons en toute innocence à la
porte de l’université publique de Bogota. Elle me raconte qu’elle y a étudié de
nombreuses années dans la joie et la bonne humeur. Egalement, ce fut l’une des
universités les plus engagées lors des récentes manifestations estudiantines en
Colombie. L’extérieur du bâtiment ne paye pas de mine, et ne laissait en rien
présager ce que j’allais découvrir une fois entrée…
Les couloirs sont sombres et
entièrement recouvert de graffitis dénonçant le gouvernement colombien et le
ministère de l’éducation. Partout des slogans appels à la lutte et à la
mobilisation. L’heure n’est plus au combat, mais à la célébration de la
jeunesse colombienne victorieuse. Les étudiants se retrouvent entre groupes
d’amis dans un brouhaha incessant. On refait le monde, on joue de la guitare,
on rie sur les dernières applications Facebook, on ose quelques pas de danse de
salsa ou de reggaeton, ou encore on boit quelques litres de bières et/ou d’Aguardiente
librement en vente au sein de l’établissement. L’ambiance festive devient
délicieusement éploré les volutes de fumées de cigarettes, s’envolant ici et
là. Et ce n’est qu’un jour, comme tant d’autres.
Pour ma part, je fais
connaissance avec les amis de mon hôte, ou bien les amis de ses amis. Au final,
personne ne se connaît mais tout le monde fraternise. On décide de parier de l’argent (environ 5 cts d’euro)
en jouant au Black Jack 21. Les tours s’enchainent au rythme des shots de
Whiskey et d’Aguardiente. Très vite les esprits s’enivrent tout en gardant une
pointe de sérieux. L’université est un lieu de rencontre publique et libre,
mais il ne faudrait tout de même pas dépasser les bornes.
Après quelques heures passées
dans un environnement sulfureux qui fait immédiatement penser aux années
Woodstock (du moins à la représentation que l’on s’en fait lorsque nous ne les
avons pas vécues), nous nous dirigeons vers un bar alternatif où chaises et
tables classiques sont absentes. On s’assoie dans des fauteuils, des rondins de
bois ou bien on s’allonge dans des hamacs. Bref, on n’a l’impression de se
retrouver davantage à la maison que dans un lieu de consommation publique. Un
endroit pour les jeunes, créés par des jeunes. Quant on voit le succès au bout
de trois semaines d’existences, on se dit que certains professionnels du
marketing devraient changer de métier. La nuit se termine dans une boîte de
nuit au rythme des danses Latino.
Si quelques personnes peuvent
penser qu’utiliser les locaux d’une université de telle sorte est décadent,
moi, je leur rétorquerai que les élèves ont sut faire de leur lieu
d’enseignement un endroit de rencontre et de vie sociale. Plus qu’un bête
secteur d’apprentissage scolaire, c’est une leçon de vie en société. Et quoi de
plus entrainant, que de voir une jeunesse défendre ardemment ses libertés et
son mode de vie.
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