Equateur : Puerto Misahualli, à la recherche des cascades de Latas

Plus que dans tout autre type de lieu, il est bien difficile de dénicher des randonnées à effectuer seul en pleine jungle Amazonienne. Les agences font la sourde oreille lorsque vous demandez des informations (ils préfèrent bien évidemment vous vendre un tour), les habitants également prétextent que c’est dangereux d’y aller sans guides et bien sûr, il n’y a pas d’office du tourisme à Puerto Misahualli. Pourtant, sur un ancien plan promotionnel accroché à l’hôtel, je remarque que des cascades ne devraient pas être trop loin. Il fallait bien que j’y aille jeter un coup d’œil…

Alors que j’attends un bus sur la place principale de Puerto Misahualli, plusieurs habitants viennent me faire un brin de conversation. Quand je leur ais dit que je souhaitais me rendre aux « Cascadas de Latas », on m’a mis en garde. S’il se met à pleuvoir, il faudra que je me mette à courir car le niveau de la rivière Umbuni monte très vite et je pourrais être pris au piège. C’est enregistré !

Après une dizaine de minutes en bus, c’est sous un grand ciel bleu que je débute la randonnée vers les cascades. La terre est boueuse et le climat est très humide. Partout, la végétation tropicale est exubérante. Je ne me lasse pas de voir ces fleurs et ces papillons aux milles et une couleur, qui contrastent tant avec le vert de la forêt Amazonienne.

Pendant près d’une heure je longe la rivière cristalline d’Umbuni (du nom de la communauté vivant tout près). Il y a même un superbe toboggan naturel. Mais ce que je n’avais pas compris au premier abord, c’est que je devais le gravir pour continuer mon chemin. Petit pas par petit pas, j’avance. Je manque par deux à trois fois de glisser et donc de dévaler sur plusieurs mètres.

Après quelques péripéties, je finis par arriver aux cascades de Latas. Au cours de mon voyage en Amérique Latine, j’en ai vu de nombreuses mais là je dois avouer que celle-ci est spectaculaire. Non pas de par sa grandeur, mais plutôt de son environnement et de l’ambiance qui s’en dégage. J’ai l’impression d’être à la place d’un chercheur de trésor s’étant aventuré en Amazonie. Vraiment, l’atmosphère me parait irréelle puisque je n’avais vu de tels décors que dans des films comme Indiana Jones.

Mon ébahissement est de courte durée. Alors que je sentais les rayons du soleil bruler ma peau il y a encore quelques secondes, une violente averse s’abat sur la forêt Amazonienne. Je me rappel de ce que m’avait dit  la vielle femme à l’arrêt de bus de Puerto Misahualli : « s’il se met à pleuvoir, court aussi vite que tu peux ». N’ayant pas envie de finir noyé, j’emballe mes affaires en rien de temps. Je saute de roche en roche au risque de me fracasser. Je ne suis qu’à quelques mètres de la cascade de Latas et le niveau de l’eau à déjà monté d’une dizaine de centimètres sur le chemin que j’avais emprunté. Je dois passer de l’autre côté. Je ne réfléchis pas plus de 2 secondes pour me jeter à l’eau et passer de l’autre bord. S’ensuit une course poursuite (contre le temps) dans la forêt Amazonienne. Lorsque je repasse au niveau du toboggan, cette fois ci je m’en sers en tant que tel. Mouillé de la tête au pied, fatigué mais bien vivant, j’arrive à ressortir de la forêt. Et oui, on ne joue pas aux apprentis aventurier dans l’Amazonie !

Dans un autre registre, j’étais décidé à me rendre à l’Amazonico le jour suivant. Il s’agit d’un centre de rescapé d’animaux blessés, situé tout à fait à l’est de Puerto Misahualli. Malheureusement, le bus m’a déposé bien trop loin du début de la randonnée et je me suis retrouvé dans un cul de sac avec la rivière de Napo comme obstacle. J’ai néanmoins put prendre quelques belles photos du coin. Si vous voulez savoir comment vous y rendre sans payer une agence, c’est dans le coin pratique que ça se passe.

Coin pratique :

• Pour vous rendre aux « Cascadas de Latas », appartenant à la communauté Umbuni, prenez un bus vers Tena depuis Puerto Misahualli (20 minutes, 0, 30$) en demandez au chauffeur de vous arrêter au sentier des cascades.
• La randonnée débute derrière la cabane en bois
• Bien que je n’ai rien payé ce jour-ci (car personne sur le terrain), l’entrée indique qu’il vous en coûtera 2$.
• Comme cet article le souligne, n’y aller que par beau temps. Si jamais vous êtes dans le par cet qu’il pleut, sortez aussi vite que vous le puissiez.
• Pour vous rendre à l’Amazonico depuis Puerto Misahualli, empruntez le pont et marchez sur le sentier pendant près d’une demie heure jusqu’à parvenir à une route goudronnée. Prenez un bus (1 heure de trajet, 1$)) vers l’ouest et demandez à ce qu’on vous arrête à « Casa blanca » (d’où part un chemin vers le centre) e non à Puerto Barantilla à moins que vous ayez préalablement appelé l’Amazonico pour que l’on vous fraye une pirogue.

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