mardi 29 novembre 2011

Ma sequestration à la frontière Pérou et Equateur - 1/2


Il y a encore peu de temps, je me targuais de n’avoir pas rencontré le moindre problème lors de mon voyage en Amérique Latine. Je ne me suis même jamais senti menacé, de jours comme de nuits. Pourtant, le 26 novembre 2011, alors que je traversais la frontière péruvienne/équatorienne, ce jour aurait put être le dernier de ma vie…


Observation : le présent témoignage n’a pas pour objectif de terroriser les voyageurs, ni même de discréditer l’un des deux pays. Il vise simplement à renseigner les futurs routards sur les risques et donc de pouvoir les contourner, afin de passer un séjour sans problèmes.

Il est 8h30 du matin. Mon bus arrive enfin à destination de Tumbes. Je n’ai que très peu dormi depuis que je suis parti de Trujillo au Pérou. En effet, un homme au regard louche était assis à mes côtés dans le véhicule. J’ai donc veillé sur mon sac tout au long de la nuit. Je descends du bus sous une chaleur, déjà accablante.

Un homme, de bonne allure, me demande si je me rends au terminal de bus de CIFA (ndlr : la compagnie qui s’occupe du transfert depuis le Pérou vers l’Equateur). Je lui rétorque : « qui êtes vous ? ». C’est alors qu’il se lance dans une explication des plus synthétiques : « je suis chauffeur de taxis et je m’occupe des transferts vers le terminal de bus CIFA ». Etonné, je lui demande « Depuis quand une compagnie de bus se préoccupe des voyageurs et envoi des chauffeurs de taxis ? ». « Depuis que plusieurs voyageurs soient morts la semaine dernière, attaqués à mains armées, monsieur ».

Mon instinct me dit de ne pas l’écouter et de trouver un chauffeur au hasard dans la rue. Cependant, la fatigue de la nuit diminue considérablement mes capacités à réfléchir correctement. De plus, l’heure avance et je dois coûte que coûte prendre le prochain bus pour arriver à temps en Equateur ou des personnes m’attendent. J’accepte. Nous sortons du premier terminal. Je remarque que son véhicule n’a rien à voir avec ceux des autres locaux. Alors que généralement, les chauffeurs disposent des voitures les moins chères sur le marché, lui  se targue d’avoir un modèle sport, neuf avec intérieur tout en cuir. Mes soupçons s’effacent lorsque je vois que plusieurs policiers l’on salué. Grave erreur…

Un deuxième homme monte dans la voiture. Je questionne sur la raison de sa présence. Le chauffeur me répond, que lui aussi va passer la frontière. Le véhicule démarre. Nous passons une rue puis deux. Je savais que le terminal de bus de CIFA n’était pas très loin de mon point d’origine. Je lui fais signe que je souhaite descendre. « Monsieur, la compagnie CIFA m’indique que le bus est en passe d’arriver à la frontière péruvienne. Votre place dans le véhicule est déjà réservée mais la compagnie m’a dit de vous accompagner jusque la frontière Equatorienne. » Me répond sèchement le chauffeur. Je sais que quelque chose de mauvais est en train de passer. Mon sac étant dans le coffre, je ne peux sortir de la voiture à l’arracher. Mon sixième sens est en alerte maximum. Je commence à transpirer. Je me dis que je dois m’échapper, quitte à perdre mon bien le plus précieux : mon sac et donc toutes mes affaires. Au prochaine feu rouge, j’ouvrirai la portière et courrais à toutes jambes. A quelques mètres de la signalisation, je me prépare. C’est le moment ! D’un coup sec je tente d’ouvrir la portière…elle est bien évidemment fermée.

Le chauffeur du taxi s’est rendu compte de ma tentative de fuite futile. C’est alors qu’il commence à me poser des questions. On parle de tout et de rien afin que je ne me préoccupe pas de ce qui est en train de se tramer sous mes yeux. Nous arrivons à la frontière péruvienne. Le chauffeur sort du véhicule avec moi. Il me tient par l’épaule. Je comprends qu’il souhaite que je garde le silence. Il monopolise l’attention des policiers en parlant du beau temps. Je ne cesse de jeter des regards aux policiers pour qu’ils me comprennent. Je montre ma main tremblante. C’est alors que je sens un objet pointu dans mon dos. Est-ce une lame ? Je ne le saurai jamais. Mais cela aura suffit pour me faire fermer ma bouche.

Nous remontons dans le véhicule...


Suite dans le prochain article

1 commentaires:

Por Dios... no puedo estar sin pensar en lo que te podría haber pasado... Gracias a Dios todo resultó bien, esperaré la segunda parte!!!

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