Brésil : Rio de Janeiro, j'ai vécu dans une favela [intro] #2

[Intro] S’il y avait bien une chose que je souhaitais connaître à Rio de Janeiro, c’était la vie en  favela. Comprendre ce phénomène qui met toute une ville, un pays, sous une lumière obscure aux yeux du monde. Loin de moi l’idée de vouloir réaliser un « Tour » organisé par une agence ou par une ONG, je voulais être  « invité ». J’y suis parvenue et cela restera l’un des moments les plus marquant de ces nombreux mois au Brésil. L’histoire et les données présentes dans les récits ont été recueillies  sur place selon les témoignages des personnes rencontrées. Aucune recherche sur internet n’a été effectuée (seulement, quelques vidéos pour illustre l'introduction). A vous de juger la valeur de ces propos en comparaison aux médias, journaux et télévisions.

Coin pratique :

Ne partez jamais seul dans une favela, sans qu’une personne de confiance, une ONG ou une agence ne vous y accompagne.

Faites preuve de bon sens et voyagez modeste. Posez des questions mais ne jugez pas. Ne photographiez pas à tout va (mais généralement, on vous le propose), vous n’êtes pas un zoo.

Ne jamais défiez, ne serait ce que du regard, un trafiquant.

Enfin, décontractez vous, ce n’est pas si dangereux avec ces quelques précautions.

Favela. Un mot circulant autour du globe pour décrire les espaces de vies modestes du Brésil. Un mot qui fait sensation dans la presse et les reportages de télévisions. Un mot angoissant qui fait frémir depuis plusieurs décennies. Une population qui en souffre. Une population qui tente de se débarrasser d’une image de violence. Un pays prêt à enfreindre pour montrer sa beauté devant les caméras du monde entier en 2014 (coupe du monde de foot) et 2016 (JO). La guerre est déclarée.

Reportage sur les trafiquants de la Globo TV - Partie 1

Reportage sur les trafiquants de la Globo TV - Partie 2

Je voulais voir de mes propres yeux, toucher de mes propres mains et sentir de mon propre odorat ces quartiers cachés derrière la richesse des grands immeubles et la nature resplendissante des montagne de Rio de Janeiro. J’ai eut la chance d’être invité par un couple, deux fois de suite, pour un total de trois jours dans l’une des favelas les plus terrifiantes de la ville.

« Les trafiquants ont changé » m’a t’ont dit. Autrefois, le chef d’une bande était le « parrain » d’une favela. Il veillait à ce que la sécurité règne au sein du quartier et que la communauté se développe (création d’un terrain de foot par exemple). Il y avait du « respect » entre les trafiquants et les habitants. Or, depuis quelques temps, les trafiquants se sont démultipliés et une concurrence féroce est née. Ce « parrain » quadragénaire respecté, n’existe plus. On meurt désormais avant 17 ans et avec un tel « âge » on ne s’est pas diriger, ni se faire respecter autrement qu’avec une violence âpre.

Montage amateur "Dgmudinhotgr" présentant les grands trafiquants de ces dernières années

A l’étranger, on a l’habitude de parler de la Rocinha, la plus grande favela d’Amérique Latine. Mais, ici, à Rio de Janeiro, on s’étale davantage sur la Vila Cruzeiro et le Complexo Do Alemão, victimes de la violence inhumaine des trafiquants. Fin novembre 2010, une invasion policière et militaire, composée de blindés, de parachutistes ou encore d’hélicoptères envahissent les deux favelas et chassent les bandits sous des pluies de balles. Les habitants se terrent plusieurs heures, plusieurs jours…Aujourd’hui, la favela est dite « pacifiée » et devient une « communauté ».

La fuite des trafiquants depuis la Vila Cruzeiro, tournée par Globo TV

Les trafiquants reviendront-ils ? Sont-ils toujours dans les favelas sous une autre forme ? Quid des habitants ? Quel est l’art de vivre dans une favela ? Peut-on y vivre? Et pourquoi pas après tout...Voici le début de mon histoire dans la vila cruzeiro…

Posted in: Amérique du Sud, Bresil, Destination, News